• DU BUDGET DE SOUVERAINETÉ

    Le budget de souveraineté ce n’est pas un  sac de billets ou une  barrique  d’argent qu’on remet à un PR ou un président d’institution à son entrée en fonction ou à chaque début d’exercice budgétaire. C’est une  somme  qui se trouve dans les caisses de l’état et dont l’utilisation emprunte le même circuit que  nécessite le  décaissement de toute somme provenant des fonds publics. A la seule différence que ces fonds ne sont pas rattachés à des dépenses prédéfinies tels qu’attestées par les lignes budgétaires classiques. Leur utilisation  est donc laissée à  l’appréciation de l’attributaire qui contrairement à ce que certains pensent ne peut pas l’utiliser comme bon lui  semble.

    La latitude qui lui est donnée concernant l’appréciation de l’affectation de ces fonds  ne peut en aucun cas être dissociée  du fait qu’il  s’agit de fonds publics prévus pour des  dépenses de même nature.  Dans le langage courant on parlerait de  « divers ». Ce n’est donc pas une  caisse noire destinée à des financements opaques, à des dépenses fantaisistes ou à des investissements à caractère personnel. Cela est d’autant plus évident qu’à la  fin de l’exercice  budgétaire, si cette somme n’est pas épuisée, le solde demeure dans les caisses de l’état.

    Malheureusement dans nos états où la frontière entre l’argent public  et l’argent privé n’est pas toujours rigide, beaucoup  profitent des failles du système et du laxisme de l’administration pour arrondir leurs fins de mois ou d’années. Mais à voir la polémique actuelle sur le sujet, je  crois qu’il ne faut pas désespérer en la matière. Le temps vient où la  conscience citoyenne et le respect de l’argent public s’imposeront  à tous. Afin que s’ouvre une ère nouvelle où regarder dans la bouche de celui qui grille  les arachides apparaîtra à tous comme une nécessité et comme une mission de salut public.

    Jean Ecclesiaste  


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  • Il est de notoriété publique que le nord de notre pays a toujours été moins riche et moins développé que le reste du pays. Cela du fait de conditions climatiques austères et du peu de ressources minières. Le binôme café cacao qui a fait la richesse de ce pays a toujours été cantonné dans la moitié sud du pays. On ne fera pas l’historique du phénomène migratoire en Côte d’Ivoire. Mais pas besoin d’être sorcier ou de potasser ses cours pour savoir que les déplacements de populations répondaient à des préoccupations d’ordre économique. Les populations du nord sont donc descendues un peu « plus bas » à la recherche d’un mieux être. Pas donc étonnant qu’elles se retrouvent dans toutes les grandes villes (et mêmes les petites) du sud où elles ont fait souche. Tout comme les populations du centre qui se retrouvent aujourd’hui en grand nombre dans les régions forestières de l’ouest du pays. Vous imaginez les populations du sud se déplacer en grand nombre vers le nord du pays à la recherche de conditions de vie meilleures alors mêmes que c’est la raison qui motivent les populations de la zone nord à emprunter le chemin inverse ? Résultats : les nordistes sont surreprésentés au sud alors que les sudistes sont sous-représentés au nord. A partir de ce constat il est aisé de comprendre que cette représentation se manifeste dans tous les secteurs de la vie sociale, politique et économique. Si une formation politique possède une base sociologique qui bénéficie d’une représentation appréciable dans une localité, quoi de plus normal que se fondant sur cette prédominance elle décide de tirer avantage de cette ressource en positionnant un candidat à même de fédérer cet électorat ? En politique on adoube un candidat en se fondant sur ses chances de gagner et non pour faire une étude socio-anthropologique sur l’autochtonisation des candidatures. Un luxe qu’on peut se permettre par fantaisie quand on sait qu’on n’a aucune chance de l’emporter. Si les différents partis politiques ne présentent pas de candidats sudistes au nord, c’est tout simplement parce qu’ils sont conscients que de tels candidats n’auraient pas l’ombre d’une chance de battre ceux du cru. Et cela pour les raisons évoquées précédemment. Ce n’est donc pas par un choix délibéré d’écarter les autochtones que certains partis investissent en majorité des militants issus de la migration dans certaines localités. C’est tout simplement une stratégie dictée par les circonstances. Il faut donc le comprendre ainsi et éviter de chercher la petite bête qui nous permettra de réveiller les vieux démons du tribalisme et de la haine interethnique. Ce pays a assez souffert. Le dernier mot reviendra toujours au peuple souverain. Candidats autochtones ou pas, lui seul est habilité à trancher. Respectons donc son choix et faisons l’économie de débats malsains …

    Par Jean Ecclesiaste


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  • LES FABLES DE L’ECCLESIASTE: LES DEUX AMIS

    Deux compères unis par une longue accointance,

    Décidèrent un jour de faire commune résidence.

    Depuis le temps qu’on les voyait aller venir,

    Habiter ensemble n’était plus que leur désir.

     

    Il était vraiment temps cher acolyte, dit l’un.

    Quand on est aussi associé que nous le sommes,

    La logique voudrait qu’on fasse le maximum

    Pour vivre en compagnie et faire bien commun.

     

    Oh mais je ne vous le fais pas dire, repris l’autre.

    Ne dit-on pas que qui se ressemble s’assemble ?

    Une complicité aussi sincère que la nôtre,

    Méritait d’être soudée sous un toit il me semble.

     

    Les deux amis cohabitèrent quelques semaines,

    Dans une atmosphère et un climat fort amènes,

    Le temps pour eux de  comprendre que leur ressemblance,

    Masquait les germes d’une profonde ambivalence.

     

    De petits défauts  autrefois imperceptibles,

    Parurent  subitement manifestes et tangibles,

    Du fait de la proximité de leur vécu,

    Ebranlant une relation naguère détendue.

     

    Ah bien aimé ! Je crois que nous sommes mal partis.

    Chaque jour qui passe est source de contrariété,

    Et je pense pouvoir dire sans risque d’être contredit,

    Que notre ménage n’était pas une si bonne idée.

     

    Je souscris à  votre analyse très cher complice,

    Nos désaccords  n’ont jamais été si patents.

    Ayant eu l’heur de vous fréquenter en d’autres temps ;

    Notre couple me semblait placé sous de bons auspices.

     

    Les deux amis se quittèrent sur ce son de cloche,

    Pour mettre de la distance dans leur complicité,

    Car parfois il est préférable de s’éloigner,

    Afin de se donner une raison d’être plus proche…

     

    Par Jean Ecclesiaste


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  • « NEMO AUDITUR PROPRIAM TURPITUDINEM ALLEGANS »

    Les déguerpis de Cocody ont pour la plupart vu leurs constructions détruites sur la base de ce qu’elles étaient situées dans des zones non bâtissables définies par des décisions administratives. Or le fait est que lesdites constructions n’auraient pas été possibles si les propriétaires n’avaient pas obtenu des autorisations délivrées par l’administration. Et même en supposant que beaucoup d’entre eux ont obtenu leurs agréments de façon détournée, tout comme il est communément admis que la majorité de ces constructeurs ont anticipé la délivrance des autorisations et bâti sans attendre la fin de la procédure afin de mettre l’administration devant le fait accompli, il n’en demeure pas moins que lesdits documents (délivrés sous la table et/ou à postériori) sont venus officialiser ces situations en conférant des droits aux concernés. Alors sont-ils en droit de réclamer une indemnisation ?C’est à ce niveau que certains ont beau jeu de rappeler un principe sacro-saint du droit qui stipule que « nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.

    Signification: : nul ne peut réclamer justice ou compensation d’un préjudice subi conséquemment à des actions posées de manière dolosive ou imprudente, ou en se fondant sur des droits acquis de façon illégale ou iillicite

     

    Il est en effet de notoriété publique que tout acte administratif obtenu par fraude ne crée pas de droits. Tout comme il est constant que l’autorité compétente peut à tout moment procéder au retrait ou à l’abrogation de cet acte dès lors que le constat de la fraude serait avéré.

    Corrompre des fonctionnaires, tromper la vigilance de l’administration en vue d’obtenir des titres de propriétés ou des permis de bâtir en zones interdites ne vous dispense pas d’avoir à répondre de votre malice et à subir les conséquences de votre perfidie quand les circonstances l’imposeront. On peut s’accommoder d’une situation d’illégalité tant que celle-ci n’occasionne pas de préjudices pour la communauté. Mais dès lors que le constat s’impose de ce que la complaisance de l’état ait pu créer les conditions d’une anomalie aux conséquences dévastatrices, la réaction vigoureuse de la puissance publique apparaît comme une impérieuse nécessité voire une opération de salut public. 

    Mais l’Etat ne peut s’en tirer à si bon compte. Car il n’est pas à exclure que sa responsabilité soit totalement engagée (dans certains cas) du fait de fonctionnaires véreux et d’autorités communales sans scrupules qui aient pu prendre sur eux de cadastrer des parcelles classées à risque sans qu’aucune coercition financière extérieure n’en soit le déterminant. Les personnes cessionnaires pourraient par conséquent exciper de leur bonne foi pour ester en justice et demander réparation du préjudice subi.

    C’est le lieu d’appeler à un assainissement de notre administration afin que ne prospèrent plus de telles situations qui voient le juridisme s’inviter là où la tristesse et la désolation appellent à l’action. La corruption et la cupidité finiront par avoir raison de tous nos efforts pour arriver à l’émergence. Il est temps, grand temps de mettre un bon coup de pied dans la fourmilière…

    Par Jean Ecclesiaste


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  • LE PAYSAN ET LE PARESSEUX

    LE PAYSAN ET LE PARESSEUX

    Un brave paysan voûté sous le poids de l’effort,

    Labourait son champ à la lisière d’un bosquet.

    Fier du travail abattu depuis l’aurore,

    Il s’appliquait comme chaque jour à être au taquet.

     

    Arrive le voisin plein de malice et de vin,

    Qui l’interpelle avec des accents forts hautains :

    Oh l’ami ! il me tarde de voir l’œuvre avant juillet !

    Promesse est une dette donc va falloir s‘activer.

     

    Oh maître sot ! je vous dispense de vos commentaires.

    Si vous étiez moins enclin aux batifolages,

    Dix ans auraient suffi pour fructifier vos terres,

    Et vous ne seriez pas la risée du village.

     

    Je confesse ma paresse et loue votre vaillance,

    Repris le fat sans renier son arrogance.

    Puissiez-vous donc m’épargner ce rapprochement

    Sans vous dérober à vos propres engagements.

     

    Je ne m’oblige point à vous agréer môssieu,

    Puisque de vous je n’ai contracté nulle dette.

    Sachez qu’aucune œuvre sur cette terre n’est parfaite,

    Ce qui compte c’est de toujours faire du mieux qu’on peut.

    Jean Ecclésiaste


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